Il suffit d’une seule poignée de pissenlit
Chère lectrice, cher lecteur,
Regardez ce beau plant de pissenlit encore jeune :
Dans une seule poignée de ces feuilles bien vertes, vous avez :
– 5 fois plus de bêta carotène que dans une carotte cultivée ! (5850 microgrammes contre 1380) [1]
– 2,5 fois plus de fer que dans la même quantité d’épinards (3,1 mg contre 1,30) [2]
– 2 fois plus de potassium que dans une poignée de salade verte (397 mg contre 200).
Et voilà ce que ça donne en salade :
C’est la même chose pour ces orties :
100g de feuilles, ça vous apporte :
- Autant de calcium que dans un yaourt
- Presque autant de protéines que dans un œuf (8g contre 10g)
- Et pour couronner le tout, une bonne dose de silice, qui aide à bien assimiler tous ces bons nutriments. [3]
Et en soupe, c’est délicieux :
Je pourrais vous parler de dizaines d’espèces, la règle se vérifie presque à chaque fois.
Le problème c’est que…
Si vous avez déjà essayé… vous savez
…vous ne trouverez pas d’herbes comme ça dans les magasins
Mes plantes aromatiques, je ne les achète plus.
Je les cueille moi-même,
je les sèche moi-même,
et je les conserve moi-même !
C’est grâce à ça que leurs vitamines et leurs couleurs restent intactes. Voilà à quoi elles ressemblent :
Si vous avez déjà essayé, vous savez : leur goût est incomparable. Il imprègne chaque plat, une cuillère à soupe suffit.
Et elles sont meilleures pour nous, parce que plus concentrées en nutriments.
Prenez mon thym sauvage, il est :
- 2 fois plus riche en huiles essentielles que son cousin polonais [4]
- Plus efficace en tisane, justement parce que ses propriétés dépendent en grande partie de sa richesse en huiles essentielles. Je le prends quand j’ai un petit début de rhume, c’est redoutable. [5]
C’est logique quand on y pense :
- Leurs racines ont grandi dans un bon sol vivant, nourri d’échanges entre les vers de terre, les champignons, les micro-organismes …
- Elles ont poussé à la lumière du soleil, arrosées de temps en temps par une bonne eau de pluie
- C’est tout un écosystème qui a assimilé pour elles un maximum de phosphore, de carbone, de minéraux, d’acides aminés…
Et tout ça se retrouve à la fin dans notre assiette !
Dans nos champs, les herbes ont gardé les enzymes, les vitamines, les minéraux qui disparaissent progressivement des plantes cultivées. |6]
Alors qu’est-ce qu’on attend pour les cueillir ?
Pas simple de se lancer seul
Bien sûr, quand on commence, tout n’est pas aussi facile.
« Mais le pissenlit, ça se ramasse aussi en hiver, à ton avis ? »
« Tu crois que c’est de la carotte sauvage, ça ? Parce que ça ressemble quand même beaucoup à de la cigüe »
« La racine, là, ça se mange aussi ? »
Ces questions que vous vous posez, je les connais, je me les suis posées avant vous.
- Où exactement il faut faire sécher ses herbes et combien de temps ;
- Comment on fait pour cueillir des orties sans se piquer ;
- Comment on reconnaît les châtaignes qui sont déjà « mangées » de l’intérieur
- A quelle heure de la journée il vaut mieux partir en cueillette pour garder le bon goût des herbes ;
- Comment enlever l’amertume du pissenlit…
Moi, c’est surtout ma famille qui m’a appris tout ça. Et après, j’ai été formée par quelques grands botanistes.
Ce savoir se perd peu à peu, vous êtes nombreux à me l’écrire tous les jours.
Apprenez à cueillir avec moi
Moi aussi, j’ai fait des erreurs au début.
Ça m’a pris des années, je me suis trompée, j’ai eu des doutes… Mais j’ai continué à écouter les conseils de ceux qui « savaient ».
Et je sais comment vous épargner ces erreurs aujourd’hui.
Je peux vous apprendre à cueillir. Je sais aussi sécher, je sais préparer toutes ces plantes sauvages. Je peux vous expliquer ces termes techniques que je ne comprenais pas il y a bien des années.
Et j’ai envie de partager cela avec vous.
C’est pour ça je vous écris chaque semaine depuis des mois !
Vous me le dites, mes lettres vous aident… ça me va droit au cœur !
Et vos questions sont de plus en plus nombreuses ! Vous demandez toujours plus de précisions !
Vous avez bien raison d’être « demandeurs » comme ça !
Car la cueillette n’est pas un loisir qui s’improvise.
Il y a effectivement des précautions à prendre, des techniques à adopter pour bien couper, bien sécher, bien préparer. Il y a aussi des « trucs » à connaître pour aller plus vite, être plus efficace.
Et si vous voulez mieux vous nourrir et mieux prendre soin de votre santé avec vos cueillettes, ce qui est l’objectif ultime,… eh bien… ça s’apprend aussi !
Comme je l’ai appris de ma grand-mère Louise et de mes maîtres François Couplan, Francis Hallé, Pierre Lieutaghi.
J’ai envie de vous transmettre ce que je sais faire de manière plus organisée et détaillée.
Avec des fiches-guides à emmener en cueillette pour être sûrs de ne pas vous tromper.
Avec des modes d’emploi remplis d’images, des schémas, des techniques pour choisir, conserver, sécher, préparer, consommer, utiliser ces plantes.
Avec des notices pour vous accompagner à chaque étape :
- le couteau à la main dans les champs,
- dans le bac d’eau de votre cuisine,
- dans votre assiette quand vous mangerez,
- près de vos casseroles quand vous ferez vos purées, vos pestos, vos confitures, vos hachis,
- à vos bocaux de conservation, quand vous fabriquerez vos remèdes naturels.
Tout ça n’est pas possible dans un simple email.
Alors j’ai créé… une revue, pratique, simple, claire et imagée. A emporter dans votre poche en promenade !
J’y reviens dans quelques lignes.
Sur le chemin des courses, vous avez probablement écrasé de quoi vous faire une entrée pour deux.
Rien que ce matin, en marchant 20 minutes, j’ai trouvé ces pousses-là :
– Deux pieds de picride, de quoi faire une base de salade
– Une rosace de pissenlit, qui relève le tout avec un peu d’amertume
– Deux tiges d’achillée pour le petit goût camphré
– Une dizaine de feuilles d’orties pour les protéines
Presque de quoi me faire une salade complète. Uniquement avec des herbes qui poussent près de chez moi.
Et pourtant je vis en zone habitée, comme vous !
C’est seulement le dimanche que j’ai le temps d’aller dans les champs, les bords de chemins peu fréquentés, les forêts.
Emmenez seulement un panier, un couteau et des bottes
Alors imaginez-vous faire vos courses autrement : pas chez Auchan, pas chez Carrefour…
Directement dans les champs.
Un matin, à 11h, vous prenez un large panier.
Vous mettez des bottes ou des baskets, ce que vous avez, de quoi vous frayer un chemin dans le champ, le parc, ou la forêt la plus proche.
Dans la poche droite de votre manteau, vous glissez un petit canif.
L’air est encore frais, ce qu’il faut d’humidité pour que les plantes ne s’assoiffent pas.
Vous jetez un coup d’œil autour de vous ; le soleil monte dans le ciel.
Le panier se remplit vite : le serpolet, les fleurs de sureau, l’oseille sauvage pour la soupe de midi.
Votre panier commence presque à déborder de belles tiges fraîches.
Alors vous rentrez, vous lavez vos trouvailles.
Un bon bain d’eau claire, elles sont prêtes à manger.
Et si vous avez les bonnes techniques de séchage, vous les gardez. Pour toute l’année !
Le même thym séché à droite et à gauche
En parlant de séchage, regardez la photo suivante :
Dans les deux cas, c’est du thym bien sec.
Je sais… on ne dirait pas !
À gauche, celui qu’on voit souvent dans les supermarchés. Il vient de Pologne, il a un parfum de poussière à l’ouverture.
À droite, le thym sauvage que vous pouvez cueillir l’été dans les champs. Même sec, son odeur de garrigue remplit la cuisine quand j’ouvre mon bocal. Il me réchauffe la gorge.
Si ce thym-là est si bon, c’est parce que je l’ai cueilli au bon moment.
Il a poussé au bon endroit, dans un champ en plein soleil, sans engrais chimique et sans pesticides.
Et je l’ai séché comme il faut, doucement, chez moi, sans le presser.
Vous pouvez avoir le même thym chez vous.
C’est juste que ce thym en fleurs ne s’achète nulle part… Il se cueille !
Beignets de fleurs d’acacia, farine de glands, sirop de sureau…
On ne voit plus beaucoup de gens qui « cueillent » encore ce qu’ils mangent.
L’idée semble farfelue.
Pourtant, c’est exactement comme ça qu’on vivait dans les campagnes, avant !
Cueillir des pissenlits pour la salade du midi, faire ses provisions d’aubépine pour bien dormir…
Ce n’est pas une activité d’excentrique : c’est du bon sens.
Et pas besoin d’un doctorat en botanique pour vivre comme ça. Ma grand-mère Louise qui cueillait toutes ces plantes n’avait rien d’une scientifique, pourtant elle connaissait sûrement la forêt aussi bien qu’eux.
Les anciens de mon village n’étaient pas des « grands experts », ils n’avaient pas des bacs + 5 en agronomie, ou des outils de pointe : ils faisaient avec ce qu’ils avaient sous la main, grâce au savoir qui circulait de famille en famille.
– de la farine de glands
– des beignets de fleurs d’acacia
– des soupes de châtaignes
– de la confiture de cynorrhodon
– du sirop de violettes
– de la gelée de mûres sauvages…
Les recettes se transmettaient simplement de générations en générations !
Comme des évidences.
Toutes ces techniques et ces recettes là, vous les trouverez dans ma revue.